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De nombreuses conséquences du changement climatique se font déjà sentir. Mais notre pays doit se préparer à des bouleversements beaucoup plus sérieux. La Confédération a réalisé un programme d’expériences pilotes qui a fourni de précieux enseignements, ainsi que des moyens concrets, pour l’agriculture, d’atténuer l’impact du réchauffement global.
 

La Suisse est particulièrement touchée par les conséquences du changement climatique : la hausse des températures y est deux fois plus forte que dans le monde en moyenne. Le réchauffement accroît les risques de précipitations de forte intensité, de crues, de sécheresse ainsi que de coulées de boue. Soucieuse d’armer le pays contre la menace climatique, la Confédération a mis sur pied un programme pilote d’adaptation au changement climatique. Elle peut ainsi financer les projets innovants formés par les cantons, les villes et les communes afin que le pays puisse s’acclimater aux nouvelles conditions atmosphériques et météorologiques. La deuxième phase du programme, commencée en 2017 et comprenant cinquante projets, s’est achevée en 2023.

Une vaste problématique

Le programme pilote couvrait un large ensemble de dangers prioritaires :

  • la multiplication des fortes chaleurs ;


  • une aggravation des sécheresses estivales ;


  • un risque plus fort de crues, d’instabilité des versants et de glissements de terrain ;


  • l’altération des écosystèmes et des espèces qui les composent ;


  • la prolifération d’organismes nuisibles, de maladies et d’espèces invasives.


Certains projets concernent directement l’agriculture. À ce sujet, nous renvoyons le lecteur au site du National Center for Climate Services (NCCS) ; il y trouvera des informations sur les deux phases du programme, leurs résultats et leurs conclusions.

Quatre exemples dans le domaine de l’agriculture

  • Le projet « Stress thermique chez les bovins au pâturage » avait pour but de mettre au point une méthode de détection fiable du stress thermique chez les vaches laitières. Les spécialistes ont pu identifier les comportements indiquant aux éleveurs que l’animal présente des symptômes d’hyperthermie. Il apparaît ainsi qu’en pâture, les vaches souffrant d’une chaleur excessive se couchent moins souvent, sont moins actives et respirent plus vite. De même, elles se tiennent plus près de l’abreuvoir et plus proches les unes des autres. Abriter les vaches à l’étable pendant les heures les plus chaudes est une première mesure répandue et manifestement efficace, mais qui est souvent prise trop tard. Dans les zones où il fait généralement chaud, il faudrait prendre des précautions supplémentaires : par exemple procurer de l’ombre au bétail en pâture ou dans les aires d’exercice, ou envisager de le faire pâturer à des altitudes plus élevées. Dans le domaine de la sélection, l’élevage des vaches laitières gagnerait à opter pour des races et des lignées résistant mieux aux climats plus chauds.


  • Le projet « Vignoble neuchâtelois » consistait à évaluer les fluctuations des valeurs climatiques mesurées dans la région de Neuchâtel, afin de déterminer les mesures à prendre pour protéger le vignoble contre les effets du réchauffement. Il ressort de cette étude que le climat des vignes de basse altitude se prête de plus en plus à la culture des cépages supportant la chaleur, comme le merlot. Il apparaît par contre nécessaire de déplacer les cépages sensibles, tels que le pinot noir, vers des vignes de plus haute altitude où la température est plus fraîche. En attendant, le maintien à court ou à moyen terme de la qualité de la production du pinot noir passe par l’emploi de porte-greffes caractérisés par un système racinaire très développé, par le maintien d’un couvert végétal et la plantation d’arbres et de haies autour du vignoble.


  • Le projet « Réservoirs pour l'irrigation » a été réalisé dans le canton de Bâle-Campagne en vue de découvrir un moyen de satisfaire la hausse de la consommation d’eau par l’agriculture, compte tenu du fait que les petits cours d’eau du canton sont parfois asséchés. Les responsables du projet ont donc étudié la possibilité de créer des réservoirs d’eau pour répondre aux nécessités locales ou régionales de l’irrigation. Ils ont rédigé des recommandations sur l’irrigation, sous la forme d’une fiche technique destinée aux agriculteurs, ainsi que deux rapports sur la création de réservoirs, adressés aux services spécialisés des cantons.


  • Grâce au projet « L’adaptation, un atout pour l’agriculture », il a été possible de concevoir, sur la base d’une large réflexion, une stratégie d’adaptation de l’agriculture aux conditions locales et au changement climatique, dans le Bünztal argovien. L’élément fondamental de cette stratégie consiste à définir les possibilités et les limites du développement agricole sous un climat plus sec. Les analyses montrent que l’irrigation offre des chances aux surfaces cultivées, notamment grâce aux technologies numériques et aux améliorations techniques, gages d’une plus grande efficience. Toutefois, l’irrigation ne se justifie que dans les cultures maraîchères, les cultures fruitières et celle des petits fruits. Or, ces cultures ne représentent qu’à peine 10 % des surfaces cultivées étudiées, l’irrigation s’avérant infructueuse pour les 90 % restants. C’est pourquoi l’équipe à la tête du projet préconise de choisir des cultures et des variétés supportant la sécheresse.

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